Les journalistes Lamloum et Sakr : « Dis Non », un appel aux femmes pour refuser tout genre de violence

Test Acount Marwa Mourad Dimanche 02 Décembre 2018-12:23:28 Salon
Les journalistes Noha Lamloum et Yahya Sakr au Salon du Progrès
Les journalistes Noha Lamloum et Yahya Sakr au Salon du Progrès

Si l'on demandait à un citoyen pris au hasard ce que lui signifie le 25 novembre, nul doute que cela ne lui évoquerait pas grande chose... C'est pourtant la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la Journée Internationale pour l'Elimination de la Violence contre les Femmes. La couleur retenue par cette journée est l’orange qui veut symboliser un monde meilleur pour les femmes et les filles.

 

On connaît également cette journée sous le nom « d’Orange Day ». La date du 25 novembre est récente depuis 2016. Cette célébration d'après l'OMS a pour source un événement particulier, l'assassinat des sœurs Mirabalen République dominicainele 25novembre1960. Pour prendre part à la célébration de cette journée, le Salon du Progrès a accueilli ce mois-ci un couple travaillant tous les deux dans le domaine des médias et du journalisme à savoir : Noha Lamloum et Yahya Sakr. La surprise de l’interview était la présence de leur nouveau-née Lili, âgée de quelques mois. La petite journaliste a assisté à l’interview et même apparaît sur nos photos. Essayons dans les lignes suivantes de savoir leur contribution dans le domaine de l’élimination de la violence contre les femmes et comment se passe leur vie conjugale. Allons-y…

 

Salon du Progrès : Parlez- nous de vous un peu pour que le lecteur puisse savoir qui est Noha Lamloum ?

Noha : Je suis journaliste et entraîneuse de la sécurité professionnelle et du « gender » (un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes) au sein de l’Union internationale des journalistes siégée en Belgique. Je travaille comme journaliste depuis 10 ans. Je suis promue dans les postes depuis que j’étais envoyée spéciale pour le journal « La Politique Koweitienne » jusqu’à ce que je suis devenue la présidente du département de l’Actualité au sein du journal « El-Masrioun » (Les Egyptiens).  Je travaille aussi comme directrice de la rédaction du site web « Les femmes de médias égyptiennes ». J’ai  également présenté beaucoup de stages au sein du syndicat des journalistes et ce dans le cadre du programme de la sainteté et de la sécurité professionnelle des journalistes.

 

S.P : M. Yahya, à vous la parole maintenant pour que vous vous présentiez.

Yahya : Je suis Yahya Sakr, journaliste, instructeur en médias et documentariste. J’ai travaillé pour plusieurs journaux égyptiens, arabes et internationaux.J’ai pris part à un certain nombre de stages de formation en Egypte et ailleurs, notamment la formation de jeunes leaders, journalisme d'investigation et TOT à la Fondation Friedrich Ebert en Allemagne. J’ai donné un certain nombre d'ateliers de formation pour des journalistes débutants  sur le marketing, les techniques de recherche, comment faire une interview et sur la couverture des séminaires et des conférences.

Actuellement, je fais des études cinématographiques avec le grand  réalisateur égyptien Ali Badrakhan et je prépare en même temps la sortie de mon deuxième film documentaire.

S.P : Noha, pouvez-vous nous parler du début de votre intérêt accordé aux causes féminines ?

Noha : De mon travail comme journaliste, j’ai contribué avec un groupe de femmes journalistes à créer une institution de volontariat intitulée « L’union des femmes de médias égyptiennes ». C’est un édifice regroupant les femmes journalistes de par les gouvernorats de l’Egypte et visant à faire parvenir l’entraînement médiatique pour celles qui n’ont pas la chance de voyager au Caire ou à Alexandrie pour adhérer à un tel stage. Mon travail dans cette institution m’a donnée l’opportunité de voyager en Allemagne en 2015 et recevoir le prix de la meilleure idée prometteuse offerte de la compagnie allemande BMW.

S.P : Vous avez voyagé seulement en Allemagne, ou y-a-t-il d’autres villes que vous avez visité ?

Noha : Non, ce n’est pas mon unique voyage. J’ai voyagé aux Etats-Unis en 2016 où j’ai reçu un stage sur le journalisme moderne et le social Média au sein de Sam Houston State University. Ainsi j’ai voyagé en Tunisie cette année où j’ai participé à un  stage sur l’entraînement sur la sainteté professionnelle et la sécurité des journalistes.

S.P : C’est en Tunisie que vous avez donné le feu vert de votre fameux hashtag ?

Noha : Exactement. Cette visite était au mois de novembre et a coïncidé avec le 25 novembre, Journée Internationale pour l'Elimination de la Violence contre les Femmes. Alors j’ai décidé avec mes collègues parmi les journalistes de faire un hashtag sur les réseaux sociaux. Nous avons choisi comme slogan « Dis Non ». Nous avons enregistré une vidéo où chaque journaliste parle pendant 15 secondes en disant le hastag « Dis Non ». C’était fait en trois langues : arabe, anglais et français. Dans la vidéo, nous incitons les femmes à refuser tout genre de violence que ce soit physique ou psychologique. Cette campagne a réussi au point que la chaîne de télévision américaine BBC a fait un reportage sur notre hashtag ainsi qu’elle a eu un bon écho dans les journaux égyptiens et tunisiens.

S.P. : Vous avez parlez des stages sur la sainteté et la sécurité des femmes journalistes. Parlez-nous un peu à propos de ce sujet.

Noha : Dans ce genre de stage, nous entraînons les femmes journalistes aux manières qui puissent les aider à se protéger contre n’importe quel danger elles peuvent l'affronter pendant leur travail. Comme vous le savez, une femme journaliste peut faire un reportage dans n’importe quel lieu et elle se trouve parfois au milieu des dangers. Alors nous lui apprenons au cours des stages comment elle se protège. Ainsi, nous l'incitons aussi à se concentrer sur son travail en tant que  journaliste et d'abandonner toute autre chose. Par exemple, ce n’est pas de son affaire de prendre des photos du reportage, elle doit avoir avec elle un photographe du journal où ils travaillent pour prendre les photos.

S.P : Vous êtes tous les deux journalistes et vous avez travaillé pour un moment donné  au même endroit. Comment l' avez-vous mené ?

Noha : En fait le travail du couple dans le même domaine entraîne souvent des problèmes, ce qui a amené Yahya à établir une constitution afin de réduire les problèmes et les malentendus entre nous

Yahya a ajouté : On s’est mis d’accord qu’il ne faut pas mélanger  vie privée et vie personnelle pour éviter les problèmes conjugaux qui surviennent de temps à autre et pouvoir également travailler ensemble. Nous pouvons nous disputer au travail, mais une fois que nous avons terminé, nous sortons ensemble et nous prenons le dîner soit à la maison soit dans un restaurant sans parler du problème du travail; et lorsque nous allons au travail, nous ne sommes que des collègues. Lorsque nous avons travaillé ensemble au même endroit, les problèmes étaient nombreux, mais après avoir travaillé comme journalistes « free-lance »  nous avons pu mieux se comprendre  et rapprocher nos points de vue.

Noha continue en souriant : C’était au début très difficile pour moi. Je dis pourquoi il me parle à haute voix devant nos collègues mais au fil du temps je me suis habitué.

S.P : Avez-vous travaillé ensemble après le mariage ?

Sakr : Nous nous sommes collaborés à présenter un programme de « journalistes créatifs »; c'était un atelier de travail sur la présentation de la presse moderne, la création d'actualités, la rédaction d'un article et l'utilisation des moyens de communication sociale, de recherche et de marketing électronique.

Nous avons également géré un centre de formation à la presse appelé « Media Support ». Ceci  propose une formation à la presse et aux médias dépend du côté pratique des étudiants des médias, en accord avec des spécialistesavec des frais symboliques pour donner des conseils pratiques sur la presse radiophonique et le doublage.

Noha :Yahya réalise des documentaires et je l’aide souvent.  Nous travaillons ensemble sur des documentaires consiste à la sensibilisation  sur le sujet du « Gender », la sensibilisation contre la violence sexiste et aux problèmes des femmes. Yahya a produit son  film "sécurité perdue", qui raconte de vraies histoires de journalistes qui ont affronté ce genre de problèmes. Je l'ai aidé àla préparation des rencontres avec les sources et la rédaction du script. Le film a été présenté lors de plusieurs conférences et concours en Egypte et ailleurs.

Je veux vous dire que nous avons  commencé à tourner tout le film pendant la grossesse de Noha de notre premier enfant, la belle Lili âgée maintenant de 4 mois. Yahya a terminé le Montage du film une heure avant sa naissance et nous avons fêté la naissance et le film ensemble.

 

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